La conciliation travail-famille en 2023

Si cet enjeu est si important pour assurer une saine rétention du personnel, ce n’est pas du tout l’impression que nous laisse l’employeur à cet égard.

Alors que nous avons pour la plupart de jeunes enfants et autres obligations familiales, l’employeur doit en tenir compte pour favoriser la rétention du personnel.

Dans la lettre d’entente 15 de la convention collective nationale, l’employeur reconnait la relation d’interdépendance entre le travail et la famille. Il se doit de le prendre en compte dans son organisation du travail.

Nous observons de plus en plus que l’employeur ne prend pas en considération les préférences que les travailleuses émettent lors de la création de l’horaire brouillon. C’est un phénomène spécifique aux CHSLD, mais qui émerge également dans d’autres services.

Les préférences exprimées font souvent référence à des obligations familiales, soit par exemple des rendez-vous médicaux concernant les enfants des travailleuses et travailleurs.

Nous observons également le droit des gestionnaires de modifier l’horaire journalier sans consultation des travailleuses affectées, ce qui cause des conflits d’horaires avec les CPE par exemple.

L’horaire est un droit qui appartient à l’employeur. Cependant, nous remarquons son impact sur la motivation des travailleuses, puisque l’on force celles-ci à choisir entre leur travail et leur famille. Imposer un tel choix résulte parfois que l’employée quitte son emploi.

Le projet de loi 15 va mener à la fusion de nos conventions collectives locales. On peut donc prévoir aborder cet enjeu spécifique lorsque seront renégociées les matières locales.

Plusieurs gestionnaires arrivent à trouver des solutions pour minimiser les conséquences sur les travailleuses et travailleurs, alors ceux et celles qui s’avouent vaincu n’ont clairement pas tout essayé.

La difficulté de rétention est un réel problème que l’employeur ne semble pas réaliser, pourtant nous voyons tous les conséquences.

L’employeur se doit de réaliser que les solutions existent et le pouvoir est entre les mains des gestionnaires.