La FSSS-CSN tient parole et poursuit la lutte pour les ASSS !
Une délégation de la FSSS-CSN rencontrait le 28 mai la ministre McCann suite au forum national des ASSS. C’est après l’adoption d’une motion unanime à l’Assemblée nationale pour reconnaître la contribution des ASSS et l’importance d’améliorer les soins à domicile que la FSSS a obtenu une rencontre avec la ministre. Pour la FSSS-CSN, cette rencontre devait permettre d’identifier un lieu pour échanger avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour améliorer la qualité de vie au travail des ASSS.
Une rencontre pour mettre de l’avant la réalité des ASSS
La délégation était composée d’ASSS et de Christian Meilleur, représentant de la catégorie 2 à la FSSS-CSN et de Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. Lors de la rencontre, la délégation de la FSSS a mis de l’avant plusieurs des résultats du sondage des ASSS où près de 50 % des ASSS du Québec ont répondu.
De gauche à droite : David Abbott, ASSS, Donald Goulet, ASSS, Nathalie Bourque, ASSS, Christian Meilleur, représentant de la catégorie 2 de la FSSS-CSN, Éric Clermont, du syndicat CSN du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Jeff Begley, président de la FSSS-CSN
Nous avons rappelé à la ministre McCann que 90 % des répondantes du sondage disent aimer leur travail, qu’elles ont vraiment à cœur d’aller voir les gens chez eux et de rendre des soins à domicile. Mais c’est aussi 97 % des répondantes qui considèrent avoir peu ou pas de considération de la part de l’employeur et du ministère. Et ce qui est très inquiétant, c’est que plus de 56 % des répondantes ont été en arrêt de travail, c’est d’ailleurs un des groupes de travailleurs et travailleuses qui ont le plus haut taux d’assurance salaire. À cela s’ajoute le fait que 67 % des répondantes ne recommanderaient pas à un proche, à un ami ou de la famille de venir travailler dans le réseau sans qu’il y ait des changements dans les conditions de travail.
Les ASSS présents ont fait état des préoccupations du terrain des travailleuses et travailleurs des soins à domicile. Ils ont dénoncé l’implantation du système informatique Qualicode qui a évacué l’expertise terrain. En maintien à domicile, il faut se baser sur les besoins des usagères et usagers pour pouvoir planifier les soins correctement. En évacuant l’expertise terrain des ASSS et en imposant des coupes budgétaires, le réseau est de moins en moins en mesure de répondre adéquatement aux besoins de la population.
La délégation a aussi indiqué à la ministre qu’il est rare que les ASSS aient l’occasion de participer à des rencontres interdisciplinaires. Depuis 2015, les rencontres interdisciplinaires ont été carrément abandonnées dans plusieurs CISSS et CIUSSS. L’auxiliaire rentre le matin ou une fois par semaine pour sa route, elles n’ont plus de petites équipes pour discuter des dossiers cliniques. Les équipes de travail sont souvent rendues trop grandes. L’interdisciplinarité a déjà existé et c’est ce qui manque actuellement. Cela a pour effet que les ASSS ont du mal à s’identifier à une équipe. Il n’y a plus d’échanges entre eux.
Et cela a un impact sur les services. Si un usager est un peu plus difficile, s’il y a un changement dans ses conditions de vie, les modifications au plan de travail peuvent se faire après plusieurs semaines.
La FSSS-CSN a donc profité de la rencontre pour demander à la ministre de miser sur des plus petites équipes autonomes, où l’on pourrait retrouver l’échange d’expertise et d’expérience.
Le privé s’immisce et affaiblit la qualité des services
La délégation de la FSSS a aussi signalé à la ministre McCann les risques de la privatisation grimpante dans les soins à domicile. Concernant la privatisation, on assiste à des ruptures de services chez des personnes que des ASSS voyaient régulièrement par le passé. Le manque de formation et le roulement de personnel dans le privé impactent les services aux usagères et usagers.
Vers une table ministérielle pour continuer le travail
Pour la FSSS-CSN, ça prend une table ministérielle pour que nous puissions apporter les solutions des ASSS au gouvernement. C’est le message que nous avons porté à la ministre. Quand 50 % des ASSS ont peur pour l’avenir de leur profession dans le réseau et que plus de 80 % disent que leur charge de travail a augmenté dans les dernières années, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche. Il y a une crise dans les soins à domicile. Pour la régler, le gouvernement doit se mettre à l’écoute de celles et ceux qui sont sur le terrain jour après jour.
Les solutions, nous les avons. La délégation a pu en exposer certaines à la ministre. En revoyant l’organisation du travail, en misant sur de petites équipes interdisciplinaires et en donnant les moyens aux ASSS de prendre soin de la population, on peut améliorer les choses.
La délégation a été impressionnée par l’écoute de la ministre. Maintenant, nous souhaitons voir cette écoute se transformer en solutions concrètes pour consolider les services de soins à domicile offerts par les ASSS en CLSC.
Les ASSS espèrent un changement profond dans les soins à domicile avec le nouveau gouvernement. Il faut maintenant espérer que le changement de ton que nous sentons se transforme dans des actions concrètes pour améliorer nos conditions de travail et salariales.